Montée en puissance de la digitalisation, intensification des réglementations, changement dans les attentes des clients… le monde de la gestion de patrimoine est à un tournant ! Pour décrypter les enjeux et les opportunités qui façonnent désormais ce secteur, David Charlet, Président de l’Association nationale des conseils financiers (ANACOFI) nous donne sa lecture sur les défis et les perspectives qui redessinent les contours des métiers de gestion de patrimoine en 2024 !
La digitalisation de la gestion de patrimoine est en marche
La transformation numérique a profondément marqué le secteur de la gestion de patrimoine comme l’explique Finzzle Groupe. Un mouvement qui, selon David Charlet, Président de l’ANACOFI, a été impulsé dès 2014 par l’ordonnance relative à l’économie numérique. « L’ordonnance de 2014 a été un véritable catalyseur pour la digitalisation », explique-t-il, soulignant que déjà à cette époque, « 40 % des conseillers en gestion de patrimoine (CGP) s’étaient équipés d’outils numériques dédiés à l’aide à la décision ou à l’accompagnement des clients ».
L’avènement de réglementations nationales et européennes plus strictes a par la suite accéléré le processus, portant le taux d’équipement des CGP à plus de 80 % avant même l’arrivée du Covid. La crise sanitaire a, de fait, servi de catalyseur inattendu, forçant les professionnels à exploiter pleinement les technologies à leur disposition. « La pandémie a rendu indispensable l’usage d’applications de visioconférence ou de systèmes de signature électronique », constate David Charlet.
Parallèlement, une nouvelle vague d’innovations technologiques a vu le jour, allant des robo-advisors aux solutions SaaS, rendant les outils non seulement plus accessibles mais aussi plus intégrés aux besoins spécifiques du secteur. « Il y a moins de dix ans, nous recensions une quinzaine de fournisseurs tech pour les CGP. Aujourd’hui, ce nombre a quasiment décuplé », révèle David Charlet.
Vers une ère d’efficacité et d’intelligence artificielle
David Charlet, président de l’ANACOFI, met en lumière l’impact des outils digitaux : « Ils révolutionnent la manière dont les CGP travaillent ». La poussée de l’intelligence artificielle promet d’ailleurs de catalyser des changements encore plus significatifs, en introduisant le modèle « homme-machine » dans un domaine où l’aspect humain demeure essentiel.
Grâce à des innovations comme la visioconférence, la relation entre conseiller et client s’enrichit, gagnant en aisance et en flexibilité. « Autrefois, un conseiller ne pouvait efficacement gérer plus d’une cinquantaine de clients. La digitalisation a permis d’augmenter cette capacité », explique Charlet. Du côté des clients, les bénéfices sont également palpables : planification des rendez-vous facilitée, accès en temps réel à la consolidation de leurs comptes, possibilité de mise à jour de leurs informations en ligne…
Toutefois, cette évolution entraîne de nouvelles exigences de la part des clients, notamment en termes de disponibilité et de rapidité, sans compter une tolérance réduite face aux dysfonctionnements éventuels. « Le traitement et la sécurité des données sont des problématiques que le secteur doit pouvoir résoudre », ajoute Charlet, mettant en lumière la sensibilité des informations gérées par les CGP. Car si la digitalisation ouvre un champ de possibilités inédit, elle impose également au secteur de relever le défi de la protection des données personnelles.
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